Hué, l'ancienne cité impériale

Aéroport de Hanoï

Direction Hué, situé à 650 km de la capitale ! On effectue le trajet en avion, mais il est aussi réalisable en train ! De nuit de préférence car la route est loooongue !

On se dirige vers Huê par delà une mer nuageuse faite de vaguelettes blanches

Hué, c'est l'histoire, la poésie, la littérature. C'est la seule ville impériale du Vietnam qui ait survécu (certes tant bien que mal !) jusqu'à aujourd'hui.

Avec son classement au patrimoine mondial de l'UNESCO, la ville renaît en tant que destination de rêve pour tout visiteur désireux de se plonger dans une histoire vietnamienne passionnante.

Ravagée par les destructions américaines et économiquement faible, l'ancienne capitale du Vietnam se réveille tranquillement. Beaucoup de temples et pavillons de la citadelle sont en restauration partielle ou totale, l'UNESCO aidant.

Jadis grand centre intellectuel, Hué est aussi une ville de longue tradition bouddhique.

En 1945, le nouveau pouvoir mis en place par Hô Chi Minh met fin à l'époque glorieuse de Huê en lui ôtant son titre de capitale impériale. Hanoï devient alors la capitale politique et administrative du Vietnam moderne.
La ville a été épargnée par le développement urbain non contrôlé et le bétonnage, il en résulte une atmosphère d'une autre époque... de la belle citadelle aux maisons-jardins.





Sur la rive nord de la rivière des Parfums siège la citadelle qui enferme entre autre la cité pourpre où les souverains Nguyên régnaient, mais aussi des parcs, des musées et des maisons anciennes reliés par des allées ombragées.

Sur la rive sud, la ville nouvelle a vu le jour à la fin du 20ème siècle sous la colonisation française.

Remontant au tout début du 19ème siècle sous l'empereur Gia Long, la construction de la citadelle a suivi le modèle des forteresses militaires de Vauban. Elle demanda l'intervention de plus de 80 000 hommes, un chiffre à l'image du chantier colossal ! Une surface de 400 hectares est ainsi protégée par une épaisse muraille de 6 mètres de hauteur flanquée de bastions. Une douve d'une cinquantaine de mètres de large complète le système de défense.
Les murailles de la Citadelle, à l'origine en terre battue, furent peu à peu recouvertes de briques.











La pauvre citadelle de Hué a dû affronter deux guerres au cours du siècle dernier : la guerre d'Indochine contre les français, mais c'est celle avec les américains qui laissa de vives séquelles. Hué était malheureusement situé sous le 17ème parallèle qui faisait office de ligne de démarcation entre Vietnam nord et sud.

La Citadelle fut laissée à l'abandon après l'abdication de Bao Dai, le dernier empereur du Vietnam, en 1945.











La citadelle renferme une pléiade de palais, pavillons, temples, bassins, jardins et grandes portes monumentales. Le tout à la sauce orientale bien sûr !
C'est dans cette citadelle que les Viêt-cong (ou Viêt rouges) et les nord-vietnamiens résistèrent pendant 25 jours contre les américains en 1968, lors de la célèbre offensive du Têt.


A l'intérieur de cette citadelle cernée de remparts se tient une cité elle aussi fortifiée : la Cité impériale, également connue sous le nom de Dai Noi, "le Grand intérieur".

La colossale Porte du Midi de la Cité impériale : symbole de la puissance de l'ancienne capitale féodale des Nguyên

Construite en 1834 sous le règne de Minh Mang, La porte du Midi (Ngo Mon) est l'entrée principale de la cité. Elle s'ouvre sur une cour autrefois réservée à l'empereur seulement. Édifiée en brique, cette porte monumentale mesure 5 mètres de hauteur et est elle-même percée de 5 portes plus petites. C'est un magnifique exemple d'architecture défensive asiatique.



La cloche et le tambour datent de 1804.
Le Pavillon des Cinq Phénix (Ngu Phung) bâti en bois au-dessus des gros blocs de pierre nous dévoile sa belle charpente. L'empereur y prenait place en certaines occasions dans la partie centrale.

On remarque un code couleur intéressant : les tuiles jaunes pour l'empereur et vertes pour les mandarins.






Le Pont Trung Dao ou Pont de la Voie céleste permet de passer sur l’Étang des Eaux d'or (Thai Dich) recouvert de lotus malheureusement pas en fleur à cette saison. Une fois passé ce pont, on se tient sur une cour dominée par le Palais de la Suprême Harmonie (Dien Thai Hoa) depuis 1805.


 







Appelé aussi le Palais du Trône, c'est le plus impressionnant des bâtiments de la citadelle à avoir subsisté. S'autoproclamant Fils du Ciel, l'empereur gouvernait son royaume depuis ce palais.  C'est dans ce vaste espace dallé orné de colonnes de laque et de vermillon et de bois sculpté doré que le souverain donnait ses audiences. Plusieurs événements officiels se déroulaient là, tels que les couronnements, anniversaires royaux et réceptions d'ambassadeurs. Seuls les mandarins de plus haut rang pouvaient pénétrer les lieux, les autres attendaient dehors.



















Cette salle aux 80 colonnes abrite le trône de l'empereur sur une balustrade surmonté d'un baldaquin représentant le ciel. On essaie d'imaginer le souverain habillé d'une robe tissée d'or avec une ceinture de jade et coiffé du chapeau aux 9 dragons.

Il s'agit du seul palais qui ait échappé aux bombes de 1968. On admire son toit de tuiles vernis et sa superbe charpente sculptée.







Derrière le Palais de l'Harmonie Suprême, on arrive sur l'Esplanade des Grandes Salutations (Dai Trieu Nghi) où les mandarins alignés selon 9 rangs hiérarchiques assistaient autrefois aux cérémonies. Deux griffons surveillaient symboliquement ces mandarins.










De chaque côtés de l'esplanade, les deux salles des Mandarins rassemblaient dans l'une les militaires et dans l'autre les fonctionnaires civils afin qu'ils revêtissent leur habit traditionnel. Ces deux bâtiments encadraient le Palais Can Chanh qui a été détruit pendant la guerre.








Au-delà de cette esplanade, on se tient au centre de ce qui était autrefois la Cité Pourpre interdite (Tu Cal Thanh) où seuls l'empereur, ses femmes, ses concubines, ses eunuques et les servantes pouvaient entrer.Tout autre homme qui en franchissait le seuil était passible de peine de mort.
42 bâtiments de cette espace fortifié réservée sur 67 ont été rasés pendant l'offensive du Têt! Le vide qui a fait place est impressionnant !

En 1947, un incendie ravagea un bon nombre des 150 bâtiments impériaux, mais la restauration qui est toujours en cours est une belle réussite !
Toutefois de vastes espaces jadis occupés par ces monuments ont été rendus à la nature.

On retrouve toutes les composantes de l'architecture traditionnelle vietnamienne avec, entre autres, les tuiles vernissées et l'intérieur de la charpente rouge vermillon...

Les temples et pavillons, pour la plupart en bois, ont été traités contre les termites.

Le dragon impérial (long nhan) symbolise le pouvoir sur la terre et les eaux et représente l'empereur. Il a cinq griffes, soit une de plus que les autres dragons.

Le Théâtre Royal

Le Théâtre royal (Duyet Thi Duong) est une salle de spectacle inaugurée en 1826. Son intérieur possède une ornementation colorée avec des dragons dorés s'enroulant autour de colonnes laquées de rouge. On y joue des représentations de nha nhac, une musique de cour interprétée avec des instruments traditionnels à cordes et à vent et des tambours.









Autre bâtiment important de ce qui reste de la citadelle, le Pavillon de lecture Thai Binh fut construit par Thieu Tri au milieu du 19ème et restauré sous l'empereur Khai Dinh en 1921. Il a été restauré dans les années 1990 à l'aide de l'UNESCO.

La vue depuis la Porte du Midi sur les douves nous plonge dans une atmosphère étrange.
La tombée de la nuit et le bruit de la pluie donne un côté poétique et mélancolique à la soirée.

En décembre-janvier, il peut pleuvoir sans arrêt... mais pas la pluie tropicale avec un beau soleil entre deux averses, une pluie diluvienne sous un ciel plombé toute la journée !
Avec ses 3 climats radicalement différents, la visite intégrale du Vietnam est un vrai casse-tête à programmer en fonction la météo.

temple The Mieu ???
pavillon Hien Lam ???

Le lendemain, une balade dans la ville"non historique" nous permet de voir l'autre visage de Huê. Les bords de la Rivière des Parfums sont agréables. On est fréquemment alpagué par des chauffeurs de tuk-tuk qui veulent nous faire faire un tour dans la vieille ville. Ils ne comprennent pas qu'on préfère marcher, certains alignent deux ou trois mots de français pour engager la conversation et par la suite nous convaincre de monter, mais on ne démord pas... c'est vrai qu'à la longue, ça devient pesant...

Pont Clémenceau

L'ancien Pont Clémenceau (aujourd'hui nommée Trang Tien) fait aujourd'hui grise mine entre ciel morose la rivière boueuse.
Plus loin le Pont du Tigre Blanc (Bach Ho) utilisé par le train est de style "Eiffel".













L'accès orientale de la cité se fait par la Porte de l'Humanité.

Elle a sa sœur à l'ouest, appelée Porte de la Vertu, mais nous ne la verrons pas.

pas trop de monde à la citadelle et dans les sites de la rivière des parfums

Notre hôtel est situé dans l'enceinte de la grande citadelle.

A la différence de Hanoï, ici, il y a beaucoup d'espace. Fini les mini-hôtels étroits et tout en hauteur. A Hué, les hébergements touristiques sont spacieux.








Beaucoup d'habitants ont du sang royal qui coule dans leurs veines. On peut donc croiser un prince ou une princesse ou bien des descendants des empereurs par les concubines. Mais ils sont sans aucun titre aujourd'hui, guerres et communisme étant passés par là !

Le pont Phu Xuan donne sur l'une des portes de la citadelle

1993 est une date importante pour Hué qui est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO qui va alors faire en sorte de restituer son aspect original aux monuments.

Nous flânons jusqu'au Marché de Dong Ba, abrité sous une halle pas très belle, la beauté se révèle plutôt dans l'ensemble des étals colorés proposant divers produits : fruits, légumes, vêtements, poissons, jouets, etc... Ceux-ci s'étalent jusqu'au bord de la Rivière des Parfums où viennent s'amarrer les embarcations. Il y a un peu moins d'animation l'après-midi.

Huê est considérée aussi comme la capitale du chapeau conique. On en trouve facilement au marché de Dông Ba.