dimanche 19 décembre 2010

Hoi An, perle de la mer d'Orient

Hoi An est sans conteste la plus charmante petite ville du Vietnam


Très attachante, la petite Venise vietnamienne est un ancien comptoir commercial qui a connu son apogée au 15ème siècle. Elle était jadis fréquentée par les bateaux chinois, japonais et même français.



Avec l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999 et l'ouverture du pays au tourisme, les maisons auparavant décrépies et la ville jadis assoupie ont vécu une renaissance phénoménale.

Dans la vieille ville, plusieurs points touristiques délivrent des tickets donnant accès à la visite de 3 ou 5 lieux : une maison communautaire, une maison ancienne, un temple, un musée et un autre site. Ce combiné est intéressant et donne un bon aperçu de ce que la ville a à offrir.







Au début du 19ème siècle, Hoi An est un des plus grands ports de commerce d'Asie du Sud-Est (comme Malacca et Penang en Malaisie), mais le port s'ensablait irrémédiablement et c'est Tourane (l'actuelle Da Nang un peu plus au nord) qui prit le relais. Une véritable aubaine pour nous, touristes amateurs de ville ancienne, car Hoi An a traversé les années sans être soumis au bétonnage destructeur du 20ème siècle et échappant aussi pour le coup aux bombardements américains qui se cantonnèrent sur Da Nang.







Le superbe centre historique date pour l'essentiel de la fin du 16ème au début du 18ème siècle. Avant cette période, il fut un port du Royaume de Champa qui connut son apogée au 14ème siècle sous le nom de Faifo. Aucun vestige ne subsiste de cet époque.
Un vaste programme de restauration a été lancé par l'UNESCO pour sauvegarder la vieille ville et ses monuments.









La zone du centre historique qui est classée à l'UNESCO est piétonnière, mais est de plus en plus sujette aux inconvénients du tourisme de masse (trop de monde, harcèlement des vendeurs).

L'architecture de Hoi An est unique au Vietnam avec ses maisons basses aux façades colorées et aux balcons en bois. Les maisons anciennes sont étroites sur la rue et tout en longueur. L'UNESCO a recensé pas moins de 844 bâtiments d'intérêt historique dans la ville.







Le Pont Japonais séparait les quartiers des émigrés chinois et japonais qui arrivèrent à Hoi An pour commercer avant le 17ème siècle. Il failli être emporté par les inondations catastrophiques de 1998.

La présence européenne n'a quasiment pas laissé de trace, pourtant la ville a abrité des communautés de marchands portugais, hollandais, français et anglais.








La rue Tran Phu, la plus réputée et la plus ancienne de la cité, relie le Pont Japonais au temple Quan Cong en face du marché.


Le portail d'entrée du Temple Quan Cong


Les maisons de marchands chinois participent à cette merveilleuse atmosphère qui règne quand on se promène dans la ville. Elles sont originaires des 17 et 18èmes siècles et ont pour la majorité subi des rénovations ultérieures.

La plupart des demeures sont situés pour la plupart dans le quartier japonais qui n'a plus rien de japonais. En effet la communauté nippone a été forcée de se rapatrier au Japon sur la demande du shogun Iemitsu Tokugawa qui appliquait une sévère politique isolationniste au 17ème siècle. Aucun japonais n'avait alors le droit d'exercer ses activité sur le continent.
De plus, à la fin du 18ème siècle, un incendie faisant suite à une épidémie de peste ravagea la ville et seul le quartier chinois fut reconstruit.




Moment féérique au bord de la rivière Thu Bon






Il ne reste donc aucune demeure japonaise. Cependant le plan des maisons chinoises ressemblent à celui qu'on retrouve dans les vieilles demeures de Kyoto. Ainsi styles chinois, japonais et vietnamien se mêlent pour donner un résultat qui fait la renommée de Hoi An.


















Toute proche du Pont Japonais, la Maison Phung Hung datant de 1780, a été habitée depuis 8 générations par la même famille vietnamienne. Aujourd'hui les propriétaires vendent soie, médicaments et porcelaine.

L'intérieur décorée avec beaucoup de raffinement grâce à des lanternes, des rouleaux peints ou encore des broderies.









Avec ses balcons "à la chinoise" et son toit à quatre pentes avec tuiles "terre et ciel", elle traduit le synchrétisme entre les arts chinois, vietnamien et japonais.
La maison repose sur 80 piliers en bois de fer sur une base de marbre pour lutter contre les termites.

Il s'agit de la demeure la plus haute de la ville et sert de refuge en cas d'inondation.






On peut accéder à une véranda intérieure et à un escalier menant à l'étage pour bénéficier d'une vue plongeante sur la rue, mais aussi sur les jolis toits de la ville.






















Les maisons communautaires rassemblaient les familles de chinois venant d'une même région de la Chine du Sud. Elles faisaient aussi office de temple et de lieu d'accueil pour les négociants chinois.












L'entrée du pont japonais


Datant du 16ème siècle, le Pont Japonais (Cau Nhat Ban) franchit un affluent de la rivière Thu Bon et relie les quartiers de Cam Pho et de Minh Huong. Chaque extrémité est ornée de deux statues de singe du côté chinois et de deux statues de chien côté japonais. La construction de l'ouvrage aurait commencé en 1593, année du Singe et terminé lors de celle du Chien en 1595.












Ce pont est une sorte de "dos-d'âne" de 20 m de long recouvert de tuiles jaunes et vertes (symbole du yin et du yang).

A l'intérieur on accède à un pagodon (Chua Cau) dédié aux deux personnages de légende Dac De et Tran Vu.
panneau sur laquelle une calligraphie chinoise fut gravée par un seigneur Nguyên en 1791 et qui peut se traduire par : "Le pont des gens venus de loin". Pendant longtemps un banian a recouvert cette plaque qui a été récemment évidée en forme d'autel pour la laisser à nouveau à jour.






L'accès au pagodon "dans" le pont couvert



















La superbe entrée du Temple de Quan Cong donnant sur la rue Tran Phu.






Le Temple de Quan Cong a été bâti au 17ème siècle. Il possède un joli atrium avec un bassin et des montures de Quan Cong, un ancien général qui a été déifié, de part et d'autre de l'autel.
Des hauts piliers de granit soutiennent l'ensemble de la structure, sauf dans la salle du culte où la pierre fait place au bois de jacquier.
Datant aussi du même siècle, une statue du héros entouré de ses gardes du corps et de ses fils adoptifs se tient là.
On y voit aussi un tambour en peau de buffle.


























Il s'agit initialement d'une maison commune de la congrégation chinoise de Canton (Hội Quán Quảng Triệu)

Ce lieu possède une belle porte d’entrée élancée qui s’ouvre sur une statue en mosaïque représentant un dragon et une carpe. L’autel principal est dédié à Quan Công. Dans l’agréable jardin à l’arrière s’élève une autre statue de dragon.




L'encens est brûlé en hommage aux ancêtres


L'encens fait parti des rituels bouddhistes. L'épaisse fumée remplissant l'espace dans les temples peut piquer les yeux et l'odeur porter au cœur.
























On profite de la visite pour faire un point sur la religion et les croyances dans le pays.
Les Vietnamiens sont majoritairement athées, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Cependant beaucoup de traditions venant de la religion ont été gardées par la plupart.
Le culte des ancêtres est antérieur au bouddhisme et au confucianisme. Les âmes des aïeuls décédés protègent les descendants.
Le bouddhisme est la première religion du pays. Il fut introduit au Vietnam vers 200 après J-C. Mais on trouve aussi au Vietnam le confucianisme, le taoïsme, le christianisme et l’islam.


















































On se balade parmi les vénérables maisons de marchands dans les petites rues qui bordent la rivière.
On contemple les "maisons communautaires" chinoises aux toits recourbés.

Il n'y avait pas foule au musée Cham de Danang, les touristes sont tous ici !!!

Chose courante au Vietnam, on croise des dizaines de chiens dans les rues.














































Prochaine étape : visite d'une fabrique de soie.

Le ver à soie peut produire des mètres et des mètres de fils. Son élevage s’appelle la sériciculture.
Plus ils sont gros et plus leur fil sera beau. Ils sont nourris de feuilles de mûriers.














Un ver à soie vit un mois. Pendant ses deux premières semaines de vie, il mange 3 jours sur 4, le reste du temps il se repose. Après ce délai, il ne dort plus. Il arrête de se nourrir le 23ème jour et se met à faire son cocon, la chrysalide.











A partir du stade de la chrysalide, il y a deux options :
- soit on laisse le papillon sortir, mais il fait un trou, ce qui casse le fil qui ne devient plus utilisable. Il pourra ensuite pondre des oeufs pour une nouvelle génération,
- soit on prend le cocon et on exploite le fil.

Le cocon est trempé dans de l’eau à 80°C. La qualité du fil dépend de la manière dont on le tire.

Après la filature, il y a la teinture puis le tissage









On se rend dans une autre maison commune, celle de la congrégation chinoise de Fujian (Hội Quán Phúc Kiến)

Édifie à la fin du 18ème siècle et initialement vouée à l’accueil des réunions de la communauté, cette maison commune fut plus tard transformée en temple dédié à Thien Hau, déesse protectrice des pêcheurs et des marins.












Près de l’entrée du hall principal, le mur de droite comporte une peinture représentant Thiên Hậu : éclairée par une lanterne, la déesse de la Mer traverse une mer déchainée pour sauver un bateau en détresse. En face sont figurés les chefs des six familles qui quittèrent le Fujian au XVIIe siècle pour s’installer à Hội An après la chute de la dynastie Míng.

 A l'intérieur, dans l'avant-dernière salle sont abritées des statues de la déesse et de ses deux assistantes : Thuan Phong Nhi, à l'ouïe très fine et à la peau rouge, et Thien Ly Nhan, au regard perçant et à la peau verte. Ces divinités sont chargées grâce à leur sens développée de repérer les navires en perdition.






Dans la dernière salle, on trouve les statuettes assises des six chefs de clan (appelés aussi Grands Ancêtres) qui quittèrent la région chinoise du Fujian au 17ème siècle pour s'établir à Hoi An. Au-dessous, de plus petites statues représentent leurs successeurs à la tête du clan. Derrière l’autel, à droite, trois fées et 12 sages-femmes, plus petites, transmettent au nouveau-né une compétence qui lui sera nécessaire au cours de sa première année de vie – sourire, téter, etc. Les couples sans enfant ont l’habitude de venir prier ici.

On y découvre aussi une maquette rare de bateau datant du début du 18ème siècle.










La balade sur les quais est très agréable, il y a toujours de l'animation sur la rivière Thu Bon parcourue par de longues barques avec un œil peint sur la coque pour surveiller les requins et les mauvais esprits.
On a un véritable coup de cœur pour cette petite ville.











La vieille ville se concentre sur la rive nord de la rivière Thu Bon au sud de la ville.



















Vieux port typique d'une Asie du Sud-Est disparue depuis bien longtemps








































Comme à notre habitude, nous nous baladons après le dîner pour nous imprégner de la ville qui a retrouver son calme.

Les bords de la rivière sont superbement illuminés.













C'est à Hoi An qu'Alexandre de Rhodes débarqua en 1625 et y resta 3 ans. Il y apprit le vietnamien et commença son travail de latinisation de la langue. C'est pour cela qu'aujourd'hui, le Vietnam est un des rares pays d'Asie (avec la Malaisie, les Philippines et l'Indonésie) qui possède une écriture avec un alphabet latin. Le quốc ngữ qui veut dire "écriture de la langue nationale" est une romanisation de la langue vietnamienne. Il est utilisé de nombreux diacritiques (les petits rajouts aux lettres) servant à noter tant la valeur phonétique de certaines lettres que les tons de la langue.





















Une belle journée s'annonce, nous partons à pied en direction de la plage de Cua Dai située à 4 km à l'est de la ville. Elle est facilement accessible en vélo, mais c'est à pied que nous nous y rendons, histoire de s'immerger tranquillement dans le paysage vietnamien ! La promenade n'est pas du tout monotone car on traverse de nombreux canaux où on assiste à de nombreuses scènes de vie quotidienne.









Ici et là, on passe devant des urnes funéraires. Certaines sont disséminées en plein milieu des champs les pieds dans l'eau !

Proche du centre-ville, on peut trouver des petits restos sympa pour pas cher... quelque soit l'heure de la journée, les vietnamiens servent des bons plats fraîchement préparés.

Comme dans beaucoup de restaurants, on mange aux côtés d'oiseaux en cage...









Transport de glace fraîche !




































On atteint enfin notre destination où on peut se poser à l'ombre des cocotiers ou bien profiter du soleil, étendu sur la plage de sable qui est très propre. Pour le calme, il faudra aller ailleurs car on est sans cesse déranger par les vendeurs ambulants qui se font trop insistants par moment !







Une des nombreuses rabatteuses nous apprend le concept du : "No money, no honey, no girlfriend"



Au loin, les îles Cham nous appellent, mais ce sera peut être pour une prochaine fois !

A une quinzaine de km au large, on distingue les îles Cu Lao, appelées aussi îles Cham. L'archipel a été classé à l'UNESCO en tant que réserve mondiale de la biosphère pour sa diversité des espèces marines.


























Toutes les belles choses ont une fin... il est temps de rentrer à l'hôtel...











Le dragon, la licorne, la tortue et le phénix : les 4 animaux sacrés au Vietnam ! Mais cherchez l'erreur...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire